Stagiaire de 3ème chez TICO : Ils ont tout à (nous) apprendre !

L’iNfanterie à l’assault de l’innovation

Vous rappelez-vous, en 2016 lorsque nous vous parlions de cette force vive qu’est le stagiaire de 3ème ? À l’époque TICO* lançait l’iNfanterie, tout un programme pour réinventer la manière dont le monde professionnel envisage la contribution des plus jeunes à l’entreprise.

Deux axes à explorer à la base de nos réflexions :

• La transformation des organisations (bien entendu) ;

• L’intégration des jeunes de 12 à 16 ans dans les processus d’innovations pour capitaliser sur le regard neuf (et parfois féroce) qu’ils savent porter sur tout et surtout sur ces choses qui nous paraissent si banales en tant qu’adultes.

Depuis, chez TICO, on a eu pas mal d’occasions de travailler sur des sujets autour des jeunes, de l’enfance et de leur fort potentiel d’idéation !

Aussi, quand on a l’occasion de recevoir une stagiaire pour nous observer pendant toute une semaine, on n’hésite pas à la faire jouer à L’iNfanterie (même si ça fait toujours un peu peur d’ouvrir le capot…).

*TICO : the insperience.co

Julie,15 ans, élève de 3ème en stage d’observation chez the insperience.co

Je ne me mets pas assez dans la peau d’une jeune stagiaire de 15 ans, aussi je me demande ce qu’a pu penser Julie en arrivant un lundi matin pluvieux chez the insperience.co et faisant face à quatre types de 30 ans qui parlent un langage inconnu. Présenté comme ça je trouve qu’elle a d’emblée fait preuve de pas mal de courage et d’abnégation. Surtout qu’on lui avait préparé un petit programme bien de chez nous pour qu’elle reparte, quelques jours plus tard, avec un précieux bagage : un peu d’expérience, mais surtout, la preuve qu’on peut bousculer les certitudes (les siennes et celles des autres) juste en osant essayer.

Oui, vous avez compris, on a appris la méthode Design à Julie.

Trois choix pour notre stagiaire Julie…

Chez TICO on est civilisé, alors avant de jeter Julie dans la gueule du Design Thinking et de l’intelligence collaborative, on a commencé par faire connaissance. Et pour ça, quoi de mieux qu’un portrait chinois ? (bon… sans doute plein d’autre choses, mais c’est pas mal quand même)

Nos portraits chinois, ressemblants non ?

Bel exercice où, en plus de briser la glace, on en apprend un peu plus sur ses collègues. Je vous laisse juger…

C’est après ça que les choses sérieuses ont commencé. On a laissé le choix à Julie entre 3 sujets à explorer pendant cette semaine en notre compagnie:

  • Communication et visibilité
  • Notre métier, l’activité
  • Espaces et outils de travail
Les trois choix de Julie

Pour chacun d’entre eux, on avait pensé 2 axes de travail à pousser. Mais vous nous connaissez, on a laissé Julie choisir un de ces 3 grands sujets sans lui révéler aucun de ces axes !

Le B.A BA de la démarche Design

Julie a foncé sur le sujet Communication et visibilité. Le couperet étant tombé et on lui a alors fait découvrir nos deux axes à explorer autour de ce grand sujet :

  • Repenser notre site internet et la façon de le faire connaitre
  • Réinventer notre présence sur les réseaux sociaux

Là encore il s’agissait de choisir, Julie commençait à avoir l’habitude et elle a décidé qu’elle allait s’emparer de notre site internet !

À nouveau, mon inexpérience en tant que jeune fille de 15 ans m’empêche de savoir exactement ce qu’elle a pu penser. J’imagine que d’emblée, comme ça, ce n’était pas forcement si rassurant. Mais c’est sans doute une des premières leçons d’une démarche Design : accepter d’être perdu.

Et puis, on est pas si méchants, en vérité on avait balisé le parcours de Julie, voici le déroulé de sa semaine.

Lundi : Accueil de la stagiaire et Cadrage

Premier jour, c’est le cadrage du projet ! Il a d’abord s’agit de poser un défi :

“Et si nous organisions différemment notre site internet pour attirer une nouvelle clientèle”

Ensuite, lister les objectifs à atteindre :

  • Attirer de nouveaux clients
  • Faire connaitre l’entreprise
  • Rendre le site plus compréhensible

On a suggéré à notre stagiaire de la semaine d’aller surfer sur les internets pour s’inspirer, ouvrir son horizon de pensée et nous montrer, à nous, vieux garçons, ce que c’est qu’un vrai site web de zoomers (mais qui réponde quand même à notre défi) !

Enfin, Julie nous ayant montré de quoi elle était capable en nous proposant un benchmark de qualité, on l’a lancé sur une cartographie de notre site (rien que ça) ! Et on peut dire qu’elle a relevé ce défi haut la main !

La cartographie de notre site by Julie

Mardi : S’immerger

Pour cette seconde journée, on a initié Julie à l’immersion terrainSa matière d’entrée ? C’était nous ! on lui a proposé de créer un questionnaire qualitatif et de mener une interview d’un quart d’heure pour chacun d’entre nous.

Après nous avoir longuement fait parler, voir déblatérer pour certain d’entre nous, Julie s’est retrouvée avec une sacrée matière à exploiter. Il était temps pour elle d’être initiée à la phase d’analyse des verbatims. La encore Julie a su montrer à la face du monde qu’on pouvait être jeune et inexpérimenté tout en étant malin et rapide à la compréhension. En quelques instants elle avait séparé le bon grain de l’ivraie et synthétisé les éléments saillants de nos interviews.

Mercredi : Problématiser

Une belle séance d’idéation qui appel à une synthèse de la matière

Le matin, c’est souvent le moment idéal pour se poser sur des axes de travail à identifier au sein d’une matière dense d’interview. Julie l’a bien compris et elle s’y est lancée à coeur joie. A partir de son travail de la veille on l’a (un peu) aidé à poser des CPN (non non, rien à voir avec ces logiciels pour brouiller votre adresse IP). Le CPN ou “Comment Pourrions Nous” c’est la formulation incontournable d’un axe de travail efficace.  Julie nous en a posé 5, et pas des moindres :

Comment pourrions nous :

  • …rendre la navigation du site fluide et intuitive ?
  • …favoriser le passage à l’action de nos prospects ?
  • …permettre de distinguer chaque offre ?
  • …inspirer le plaisir de découvrir notre métier ?
  • …continuer à affirmer nos valeur et montrer notre exigence ?

Une fois ces CPN construits, nous nous sommes fait convoquer pour une séance d’idéation pas piquée des hannetons. En effet, un esprit malin avait eu l’occasion de présenter un super outil à Julie : la fiche persona. Alors, un CPN plus des fiches personae présentant les attentes et envies latentes des utilisateurs potentiels ça donne une séance d’idéation super efficace ! En fin de journée Julie avait assez de matière pour passer à l’étape suivante de sa démarche Design : la conceptualisation !

Jeudi : Conceptualiser et prototyper

A cette étape, Julie avait tout en main pour nous proposer des concepts forts à appliquer à notre site et répondant parfaitement aux CPN posés la veille. Après quelques regroupements, quelques petits ajustements d’idées par ici et par là, Julie s’est retrouvée avec pléthore de fonctionnalités à partager. Nous lui avons fourni du papier et un crayon et s’était déjà le moment de prototyper par le dessin les futurs améliorations à incrémenter sur notre site. On dirait pas comme ça, mais ça prend du temps, en l’occurence toute la journée. Mais tout vient à point à qui sait attendre car le lendemain, c’était l’heure du bilan des productions pour Julie !

Julie qui bosse

Vendredi : Restituer

Pour son dernier jour, Julie était transformée en véritable designer. Elle nous attendait de pied ferme avec ses 7 wireframes pour nous faire une présentation digne des meilleurs orateurs. Là c’était la farandole de bonnes idées : Une page de lexique liée à une fonctionnalité d’affichage dynamique (pour tous nos mots compliqués) ; une nouvelle manière de mettre en avant nos offres ; une fonction permettant de filtrer les contenus ; des préconisations sur du contenu audiovisuel et sur des aspects de présentation et d’organisation des éléments.

Pour résumer, du haut de ses 15 ans, Julie aura réussi en une semaine (et grâce à la méthode design) à produire:

  • Un benchmark
  • Une cartographie de notre site internet
  • Un questionnaire qualitatif
  • Quatre pages de recueil de propos d’interviews
  • Cinq axes de travail pour la refonte de notre site
  • Deux fiches personae représentant les archétypes d’utilisateurs de notre site
  • Sept concepts répondant aux problématiques soulevées
  • Sept prototypes sous la forme de wireframes

Pour conclure

On a tous un représentation “du stagiaire de 3ème”, dans le monde de l’entreprise. Parfois, peut-être, juste parce qu’on se souvient du stagiaire que l’on a été soit même. Loin d’être un poids pour l’organisation et les collaborateurs et loin d’être inapte à prendre part à une aventure d’entreprise, il faut capitaliser sur ce premier contact des jeunes en entreprise et leur faire confiance tout en les accompagnant sur des sujets qui comptent. On en était déjà convaincu suite à nos expériences précédentes mais on pense que l’exemple de Julie peut contribuer à vous faire, vous aussi, changer de regard sur les capacités des plus jeunes à nous réinventer !

D’ailleurs, l’an prochain, on accueillera non pas un mais 3 stagiaires de 3ème pour leur offrir une aventure design et collaborative !

P.S. : vous aussi vous pouvez nous donner votre avis sur notre site web : https://cl232861.typeform.com/to/p6Pt4ZT3

Hugo ABRAHAM

Son sens de l’humour est légendaire (au bureau, c’est déjà la classe), c’est un puits de connaissances sur trop de sujets (ce qui peut agacer parfois), c’est Hugo, notre responsable concertations et projets publics.