CPN : 80% des participants à nos séances de travail savent de quoi on parle. De la fameuse question “Comment Pourrions-Nous… ?”. Mais encore ? Je vous propose de décoder cette petite “formule magique” avec vous ici.
Brainstormons, allons-y !
Vous êtes dans une démarche de co-conception, et vous avez, jusqu’ici, appliqué des “recettes” qui, a priori, fonctionnent assez bien :
- vous avez pris de la hauteur sur votre sujet de travail en le mettant sous forme de défi créatif (le fameux “Et si… ?” que vous croisez de plus en plus !)
- vous avez pré-identifié des usages extrêmes à observer (ce sont effectivement les plus inspirants!)
- vous êtes allés sur le terrain à la rencontre d’usagers réels, en appliquant, ici aussi, les postures recommandées
- vous avez pris du recul sur la matière que vous avez recueillie sur le terrain pour identifier des “points froids” sur lesquels travailler
- vous vous êtes lancés dans un brainstorming
Oups, ça ne marche pas !
Et pourtant, vous étiez bien partis ! Il ne manque rien, ok vous n’êtes pas forcément des pros du brainstormings, on ne vous a pas communiqué tous les outils, mais quand même !
Ben… il manque un petit truc !
Un petit truc qui permet, une fois encore, de prendre de la hauteur. Cette prise de hauteur s’effectue, ici, non pas dans l’espace des a priori (quand on cadre le sujet), encore moins dans l’espace des solutions, mais dans l’espace des problématiques ! Oui, c’est le but du CPN.
Le CPN vous aidera à déclencher efficacement (entre autres ingrédients à ne pas oublier, bien entendu) vos futurs brainstormings.
Pourquoi ça ne marche pas ?
Simplement parce qu’il vous manque ce déclencheur. Comment imaginer un brainstorming directement à partir de la matière que vous avez recueillie sur le terrain ? Quand bien même vous auriez identifié des “points froids”, essayez de demander à vos équipes “Bon allez, on brainstorm là les gars, on y va, je veux des idées sur les points froids, Go ! Go !”…
99% de chances que ça échoue car… ben c’est encore le fouillis ! (normalement, dans 99% des cas…). Le fouillis car cette matière qu’on vient de traiter nous occupe l’esprit, elle nous fait pointer de nombreuses lacunes, de nombreuses attentes sur le terrain, de nombreuses problématiques, de nombreux problèmes rencontrés par les usagers… Bref, beaucoup, beaucoup trop de négatif !
Et partir de 80% de négatif pour faire émerger des idées à 100% positives, ce n’est jamais très simple.
Et le CPN, c’est magique ?
Magique, je ne sais pas. Pratique, oui. Jusqu’à maintenant, à chaque fois que nous l’avons utilisé (ce n’est pas LE seul outil qui permet de passer du terrain au brainstorming, même si nous aimons bien celui-ci, tout de même) les brainstormings qui ont suivi ont permis de faire émerger des idées assez intéressantes et réellement exploitables en post-production. Et en plus… elles sont concrètes (bah oui, notez le “Comment…” qui commence le CPN, c’est quand même pratique !).
Du coup ça se construit comment ?
Avec des règles très simples, que nous n’avons absolument pas inventées, nous les avons simplement traduites de documents produits par IDEO (oui, cet IDEO là). Alors, vous voulez savoir comment construire un bon CPN ?
Tout d’abord, de la même manière que vous regroupez vos idées pour en faire des concepts, vous regroupez vos “problématiques” pour en faire des “axes de travail cohérents”. Le CPN doit, à ce moment, être considéré comme une question qui servira de “titre” à chacun de vos regroupements (on a donc un CPN = un regroupement). Pour le formuler, il suffit alors de suivre ces règles :
Une formulation optimiste (déjà, bingo, ça commence par “Comment Pourrions-Nous…” !)
Une question pas trop ouverte (“Comment Pourrions-Nous créer plus de loyauté ?” ce n’est pas top, par exemple)
Une question pas trop spécifique non plus (bien entendu “Comment Pourrions-Nous amener nos utilisateurs à acquérir plus de points de loyauté en achetant 10 produits”… ça va être dur !)
Mais plutôt une question qui inspire de multiples idées (“Comment Pourrions-Nous célébrer des récits authentiques de loyauté autour de notre marque ?”, ça commence à être pas mal du tout !)
Mais alors, c’est facile ?
Soyons honnêtes : NON ! Notre recommandation ? Prenez le temps de le faire, c’est important. Faîtes plusieurs propositions, optimisez-les, jusqu’à obtenir un CPN parfait.
Et si vous en avez la possibilité, lorsque vous animez, chez vous, un atelier de travail, n’hésitez pas à formuler (ou re-formuler sur la base de propositions des participants) vous-mêmes les CPN entre un atelier de retour d’immersion (prise de recul sur les apprentissages) et un atelier d’idéation / conception.
En tous cas, chez THE INSPERIENCE.CO, c’est ce que nous faisons en général pour nos programmes de travail. Et jusqu’ici, ça fonctionne assez bien !
Bon, j’espère que ce petit billet rapide vous inspire. Avec sa publication, on commence à voir apparaître, depuis quelques articles, quelques éléments et outils d’une démarche de type Design thinking : promis, on vous en partage davantage en 2017 !
Belles fêtes de fin d’année à tous !